L'Association de Réflexion et de Recherche Clinique en Psychomotricité de Lyon et sa Région vise à promouvoir la recherche clinique en psychomotricité par divers moyens notamment : l’organisation de séminaires, colloques, groupes de réflexion. Soutenir des projets individuels ou collectifs de recherche sur la clinique psychomotrice, favoriser et/ou rechercher la collaboration avec des structures à même d’apporter une contribution directe ou indirecte au but poursuivi par l’association et tout particulièrement avec l’Institut de Formation en Psychomotricité de Lyon.
Elle s’adresse à tout psychomotricien désireux d’engager un travail d’approfondissement théorico-clinique, quel que soit son champ d’exercice professionnel ou son référentiel théorique et clinique.
Susciter les échanges, favoriser le débat entre psychomotriciens, soutenir la réflexion et la recherche à propos de la pratique, telles sont les ambitions de l’ARRCP Lyon et région. Dans cet objectif, l’association mise sur l’engagement de ses membres dans une démarche qui consiste à se confronter aux difficultés et aux doutes rencontrés dans la clinique, à approfondir ses intuitions cliniques, à les arrimer à des concepts théoriques, à transmettre et discuter les résultats de ses travaux.

mercredi 18 juin 2014

Ouvrage : "La pataugeoire : contenir et transformer les processus autistiques", Anne-Marie Latour

 
 
 
 
Anne-Marie Latour réédite son ouvrage « La pataugeoire ; contenir et transformer les processus autistiques » par les éditions Erès.
Il s’agit d’une édition actualisée et augmentée : le texte initial a été conservé mais une nouvelle introduction permet d’affirmer la pertinence de cette approche dans le contexte (polémique) actuel. D’autre part, des compléments placés en fin d’ouvrage témoignent de questions nouvelles et d’avancées dans la compréhension et le maniement de la technique :
 
« la manipulation concrète de l’eau et des objets favorise la formation de catégories essentielles telles l’espace, le temps, la permanence, la conservation, la réversibilité, etc., et facilite la création de liens de causalité, indispensables à la structuration et au développement d’une pensée. Dans le cadre d’une pataugeoire, expérimenter, jouer, recréer, mobilisent toutes les ressources de l’enfant via l’exercice de sa motricité fine ou globale. Ce « travail de fond » vient potentialiser et consolider ses fonctions intellectuelles dans des mises en forme ludiques qui apparaissent pour eux comme de véritables trouvailles.
            La structuration du moi corporel est ensuite réexaminée en approfondissant le problème de son organisation spatiale. Dans les états archaïques, il apparaît que le corps n’est perçu que comme matière ou substance qu’il devient urgent de délimiter et contenir dans une forme, celle-ci devant en outre résister aux mouvements. Cette prégnance de la matérialité du corps se traduit dans un comportement singulier en adhésivité, en collage aux qualités matérielles de l’environnement, que nous appelons échotonie. S’y oppose dans le travail thérapeutique, le jeu avec les objets dont le choix par l’enfant semble relever d’une véritable expérience esthétique ; il permet en outre de soutenir le passage pour le psychisme de l’enfant, d’une fonction « auto » à une dynamique spéculaire puis réflexive.
            La nécessité de donner forme au corps, ou plus exactement aux sensations du corps, passe par des étapes maintenant bien repérées et décrites dans l’ouvrage. Ces étapes sont des préalables à la construction et la stabilisation du contenant corporel, c’est-à-dire du sentiment d’avoir un corps, que celui-ci soit stable, organisé, délimité et enfin approprié. Elles sont, pour cette raison, appelées images du corps pré-contenantes.  L’une d’entre elles, le « moi-tuyau » sera approfondie.
            La pataugeoire est un des dispositifs les plus adaptés pour partir tranquillement à la découverte du corps et pour sa « construction ». Il apparaît dans cet espace que tout peut concourir à expérimenter et raconter le corps. Habituellement, les relations corporelles, puis les jeux partagés de la petite enfance sont les expériences permettant de s’approprier progressivement les qualités, les compétences mais aussi les impossibilités du corps propre, ses dimensions émotionnelle, cognitive et instrumentale. Les enfants avec autisme singulièrement sont peu disposés aux jeux de corps à corps et même à ces jeux partagés qu’il faudra pourtant bien mobiliser. Or, une pataugeoire se constitue elle-même, au fil des séances, comme un corps intéressant à explorer et connaître. L’hypothèse qu’elle peut fonctionner comme un analogon du corps, permettant bien des activités et des expérimentations en médiatisant les découvertes et les échanges entre enfant et soignant, sera développée. »
 

43 ème JA de Thérapie Psychomotrice, "Corps et Intériorité", 16 au 18 octobre 2014, Grenoble